Des mots simples, des situations universelles… Et au détour d’une ligne, le vertige de l’existence. Monument vivant de la littérature et Prix Nobel nommé en 2023, Jon Fosse nous invite à dériver avec le vent. Emma Gustafsson est à la barre dans cette adaptation sublimée par le corps et l’image.

Deux personnages, l’un et l’autre, voguent en mer. Leurs actions sont… imaginaires indique Jon Fosse, qui campe ainsi Je suis le vent dans un espace avant tout poétique. Reste une liberté, saisie par Emma Gustafsson pour créer des tableaux visuels, incarner les mots et confier le silence si prégnant chez l’auteur aux corps dansants de Nicolas Martel et Anne Duverneuil, protagonistes de cette inédite version féminin/masculin. Balancés entre tentation du néant et présence, ils soulignent aussi l’humour de cette écriture et le rire. Une autre façon pour l’esprit de tenir à la vie.